Ulcère cornéen stromal

Lonny Ulcère collagénases OG transposition cornéo conjonctivale OCT 220401

Présentation

Un ulcère cornéen stromal correspond à une perte de substance cornéenne au-delà de l’épithélium, plus ou moins profonde et étendue en largeur. Il s’agit d’une lésion douloureuse, s’accompagnant d’un blépharospasme et généralement d’un épiphora séreux à muco-purulent. En fonction de la profondeur d’atteinte et de la chronicité, un œdème cornéen péri-lésionnel ou diffus ainsi qu’une néovascularisation profonde ou un hypopion peuvent accompagner l’ulcère. Une inflammation conjonctivale est souvent associée.
L’ulcère peut être consécutif à une malimplantation ciliaire (distichiasis, trichiasis, cil ectopique) ou une malposition palpébrale (entropion, ectropion) qu’il convient de déceler par l’examen clinique.

Prédispositions raciales

Les animaux de races brachycéphales sont particulièrement représentés parmi tous ceux présentés pour ulcère cornéen stromal.

Moyens diagnostics / examens complémentaires

L’instillation d’un collyre à la Fluorescéine est suffisante pour établir le diagnostic d’ulcère cornéen stromal. Le colorant se fixe alors aux parois et dans le fond de l’ulcère.
L’utilisation d’un biomicroscope à fente permet de préciser la profondeur d’atteinte.
La réalisation d’un test de Schirmer est intéressante en cas de suspicion de sécheresse lacrymale.
Un prélèvement pour réalisation d’un antibiogramme est nécessaire lors de suspicion d’ulcère infecté, de kératomalacie ou d’aggravation rapide.

Traitement

La gestion d’un ulcère cornéen stromal dépend de plusieurs facteurs et se base avant tout sur la profondeur d’atteinte.

En cas de lésion inférieure à la moitié du stroma cornéen, un traitement médical peut être entrepris associant un collyre mydriatique cycloplégique, un antibiotique topique choisi selon les résultats de l’antibiogramme s’il a été réalisé ou à large spectre dans le cas contraire et un cicatrisant cornéen (acide hyaluronique). L’emploi des RGTA est également indiqué pour restaurer la matrice extra-cellulaire. Lors de kératomalacie, des agents anticollagénases doivent également être associés
L’utilisation d’une collerette est indiquée pour prévenir les traumatismes auto-induits chez certains animaux.

Lorsque la lésion atteint le stroma cornéen profond, que le traitement médical est insuffisant pour faire cicatriser l’ulcère ou qu’il se complique, alors la chirurgie est nécessaire et doit être envisagée en complément de la gestion médicale.
De nombreuses techniques chirurgicales sont décrites comme la greffe de biomatériaux, le lambeau conjonctival libre ou pédiculé, l’utilisation de colle cyanoacrylate, la transposition cornéo-sclérale…
Le chirurgien choisit la technique la plus adaptée en fonction des caractéristiques de l’ulcère et l’état de la cornée, de l’âge et de la coopération de l’animal ou du degré de cicatrice attendu en post-opératoire.

Les malimplantations ciliaires et les anomalies de positionnement palpébrales doivent être gérées chirurgicalement si elles sont à l’origine de l’ulcère cornéen.