Séquestre cornéen félin

Présentation

Le séquestre cornéen se présente comme une lésion pigmentée plus ou moins prononcée allant d’une plage ambrée à brunâtre jusqu’à une plaque noire qui peut faire saillie en volume au-dessus de la cornée ou bien être enchâssée dans le stroma cornéen.
De taille variable, 1-2mm jusqu’à plus de la moitié de la surface cornéenne et de profondeur pouvant aller jusqu’à la membrane de Descemet.
La lésion est unique, le plus souvent en zone centrale ou para-centrale de la cornée et peut être unilatérale en grande majorité ou plus rarement bilatérale (avec une atteinte parfois décalée dans le temps).
Une néovascularisation cornéenne parfois importante ainsi qu’un œdème cornéen peuvent accompagner le séquestre.
Un épiphora avec des larmes teintées est souvent décrit par les propriétaires.
Le virus Herpès félin de type I, une irritation chronique de la cornée, l’évolution d’un ulcère cornéen chronique ou une sécheresse lacrymale peuvent entraîner la formation d’un séquestre mais l’étiologie exacte est encore incertaine. Une évolution spontanée sans cause clairement identifiée est également possible.

Prédispositions raciales

Le séquestre cornéen est une affection spécifique du chat et est également décrit chez le cheval.
Les Persans, Siamois, Sacrés de Birmanie, British et Exotic Shorthair, Sphynx et Himalayens sont les races les plus représentées mais toutes les races peuvent être atteintes.

Moyens diagnostics / examens complémentaires

Le diagnostic du séquestre cornéen est clinique.
Un test de Schirmer doit être réalisé pour évaluer la sécrétion lacrymale.
Un test à la fluorescéine doit être réalisé pour vérifier la présence d’un ulcère cornéen.
La recherche du virus Herpès félin de type I par PCR sur la pièce d’exérèse peut être intéressante pour compléter le traitement médical du séquestre.

Traitement

Dans certains cas de séquestre cornéen superficiel et peu adhérent au stroma environnant, une expulsion spontanée est possible en quelques semaines à plusieurs mois.
La réalisation d’une kératectomie intéressant la totalité de la zone pigmentée est le plus souvent nécessaire. Le comblement chirurgical du déficit stromal occasionné semble limiter les récidives.
L’affection étant douloureuse, l’emploi de cycloplégique est indiqué. Une couverture antibiotique locale est mise en place jusqu’à cicatrisation complète et un traitement antiviral est prescrit en cas d’Herpès avéré.
L’entropion ou les malimplantations ciliaires sont traités chirurgicalement et l’emploi de protecteurs et hydratants de la cornée est indiqué au long cours.

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