Dystrophie cornéenne stromale
Présentation
Une dystrophie cornéenne est un défaut du métabolisme du tissu cornéen.
Au sein de la cornée, plusieurs types de dystrophie existent, dont les manifestations cliniques sont très différentes. La dystrophie épithéliale entraîne des ulcères superficiels chroniques, la dystrophie endothéliale se manifeste par un œdème cornéen et la dystrophie stromale entraîne des opacités sous forme de petit dépôts blanchâtres et brillants plus ou moins denses.
Ces dépôts sont des microcristaux de lipides, de cholestérol et/ou de minéraux dans le stroma antérieur et la région sous-épithéliale de la cornée, en zone centrale ou para-centrale. Ils peuvent prendre une forme circulaire, ovale ou ovoïde, à grand axe horizontal ou vertical.
La dystrophie stromale est bilatérale, le plus souvent symétrique et d’apparition simultanée aux 2 yeux mais une évolution différée est également possible. L’opacité ne provoque une gêne visuelle que très occasionnellement. Par ailleurs, la dystrophie ne s’accompagne pas d’une inflammation avec néovascularisation, à la différence de la dégénérescence cornéenne.
Les premiers signes cliniques s’observent généralement à partir de l’âge de 2 à 4 ans et l’évolution est le plus souvent lente à très lente.
Prédispositions raciales
Très rare chez le chat, la dystrophie stromale s’observe dans de nombreuses races canines avec une prédisposition marquée chez le cavalier King Charles, le pinscher, teckel, caniche ou le chihuahua entre autres. Le mode de transmission est autosomal récessif chez le Husky sibérien.
Moyens diagnostics / examens complémentaires
Le diagnostic est essentiellement clinique, plus facile à établir à l’aide d’une lampe à fente.
Dans les cas débutants il peut être difficile d’établir le diagnostic avec certitude surtout si l’opacité est encore unilatérale et les cristaux peu denses.
Les dépôts peuvent s’observer lors d’hyperlipémie ou d’hypercholestérolémie et il convient d’effectuer des dosages sériques à jeun en cas de suspicion clinique avec signes généraux associés et de rechercher dans ce cas une cause sous-jacente (diabète sucré, hypercorticisme, hypothyroïdie…)
Traitement
Il n’existe pas de traitement médical permettant de faire régresser ou de ralentir la progression des dépôts cornéens.
Lors de gêne visuelle avérée, il est possible de pratiquer une kératectomie superficielle accompagnée ou non d’un comblement par un biomatériau mais la récidive est fréquente.