Kérato-conjonctivite éosinophilique

Présentation

Initialement unilatérale, la kératite éosinophilique atteint la plupart du temps les 2 yeux de façon asynchrone. Elle débute majoritairement au limbe dorso-latéral pour envahir la cornée en l’absence de traitement et peut provoquer une cécité si elle n’est pas gérée. Les animaux atteints sont des jeunes adultes le plus souvent.
On note au début une néovascularisation superficielle plus ou moins étendue épousant le limbe scléro-cornéen puis un granulome se développe et des lésions dites « en cire de bougie » apparaissent. Ce sont des ponctuations ou des plaques blanchâtres, épaisses en surélévation de la cornée qui correspondent à des zones de nécrose de l’épithélium. Cet aspect caséeux est caractéristique de l’affection. Un œdème cornéen plus ou moins important est noté en périphérie des lésions.
La conjonctive adjacente aux lésions cornéennes peut présenter des caractéristiques similaires.
Un lien avec le virus Herpès félin de type I est supposé mais pas clairement établi.

Prédispositions raciales

Il s’agit d’une kératite affectant essentiellement le chat sans race prédisposée.

Moyens diagnostic / examens complémentaires

Le diagnostic est principalement clinique et est aisé en phase d’état mais peut s’avérer délicat dans les stades débutants.
Un prélèvement pour examen cytologique des lésions confirme le plus souvent l’hypothèse diagnostique et révèle une population mixte de polynucléaires neutrophiles et éosinophiles et parfois des mastocytes et/ou leurs granules libres sur le fond de l’étalement.
La recherche du virus Herpès félin de type I par PCR est intéressante en cas de suspicion.
Le test à la fluorescéine est souvent faussement positif sur les plaques caséeuses mais des ulcères superficiels sont souvent présents en périphérie des lésions granulomateuses.

Traitement

Le traitement consiste en une corticothérapie par voie locale qui est diminuée graduellement jusqu’à récupération d’une transparence complète en général en 4 à 6 semaines. Les récidives étant très fréquentes, il convient de continuer alors le traitement topique tous les 2 à 3 jours généralement.
Sur les animaux peu coopératifs ou pour initier le traitement, une injection de corticoïdes par voie sous-conjonctivale est également possible. L’administration per-os donne des résultats moins efficaces.