Choriorétinite

1. Choriorétinite associée au Syndrome uvéo-dermatologique (VKH)

Présentation

Le syndrome uvéo-dermatologique canin est une maladie auto-immune affectant les lignées mélanocytaires. C’est une pathologie héréditaire qui présente de nombreuses similitudes avec le syndrome de Vogt-Koyanagi-Harada (VKH) chez l’homme. Il entraîne l’association de symptômes oculaires (uvéite antérieure, choriorétinite ou panuvéite) pouvant entraîner des modifications secondaires (cataracte, décollement rétinien, hyphéma, glaucome). Les deux yeux sont classiquement atteints à des degrés différents. Il est associé à des manifestation dermatologiques comme un vitiligo (dépigmentation périoculaire, cutanéomuqueuse, orale et/ou nasale), une poliose (blanchiement des poils) voire une dermatite ulcérative.

Prédispositions raciales

On rencontre cette pathologie chez les Akita, Husky de Sibérie, Samoyède, Chow-chow, Berger allement et Berger des shetland.

Moyens diagnostic / examens complémentaires

Le diagnostic du syndrome uvéo-dermatologique repose sur les éléments cliniques observés. Lors de modifications cutanées, une biopsie permet de confirmer le diagnostic.

Traitement

Le traitement passe par l’administration topique et systémique d’anti-inflammatoires (corticostéroïdes) et/ou d’immunomodulateurs (ciclosporine, azathioprine) au long cours et de façon agressive.

2. Choriorétinites canines

Présentation

L’uvée est composée d’une partie antérieure (iris et corps ciliaire) et d’une partie postérieure (choroïde). Ces organes composent la barrière hémato-oculaire et préviennent du passage de nombreuses protéines du sang vers l’humeur aqueuse. Le terme d’uvéite décrit l’inflammation d’un de ces tissus et est associée à une rupture variable de cette barrière hémato-oculaire. La choriorétinite canine (uvéite postérieure) peut être associée à d’autres manifestations cliniques : uvéite antérieure, inflammation du vitré, choriorétinite (œdème, hémorragie voire décollement rétinien), baisse d’acuité visuelle voire cécité. Initialement, la pression intra-oculaire est classiquement diminuée chez les patients atteints d’uvéite, mais un glaucome secondaire peut survenir en complication de l’uvéite. L’atteinte peut être bilatérale ce qui doit laisser à penser qu’une pathologie systémique est présente.

Prédispositions raciales

Aucune.

Moyens diagnostic / examens complémentaires

Le diagnostic est établi selon les éléments cliniques identifiés. Les origines possibles sont : traumatique, maladie systémique, infectieux, néoplasique.
Les origines infectieuses mises en évidence chez le chien peuvent être :

  • Virales : CAV 1 ou Parvovirus
  • Protozoaires : Toxoplasma gondii
  • Bactériennes : Ehrlichia, Rickettsia, Leptospira & Borrelia
  • Fungique : Coccidiose, Aspergillose, Blastomycose et Histoplasmose

L’étiologie la plus fréquente reste idiopathique et rend la recherche épidémiologique souvent frustrante. Les uvéites peuvent être récurrentes voire chroniques.

Traitement

Le traitement passe par la gestion de la maladie systémique infectieuse ou tumorale sous-jacente associé à l’application d’anti-inflammatoires stéroïdiens (ou non) par voie locale et/ou générale. Un traitement au long court peut être proposé afin de limiter le risque de glaucome secondaire. Des agents mydriatiques (Atropine et Tropicamide) peuvent être associés aux traitements, mais avec prudence. La doxycycline est souvent préconisée en première intention de manière empirique.

3. Choriorétinites félines

Présentation

Le tractus uvéal est composé d’une partie antérieure (iris et corps ciliaire) et postérieure (choroïde). Il constitue l’essentiel de la barrière hémato-oculaire qui limite le passage de protéines dans l’humeur aqueuse. L’inflammation de ces tissus génère une uvéite et entraîne la rupture de la barrière hémato-oculaire. La choriorétinite féline peut être associée à : une uvéite antérieure, une inflammation vitréenne, une choriorétinite, une baisse d’acuité visuel voir une cécité. Initialement la pression intra-oculaire tend à diminuer chez les patients atteints d’uvéite qui pourra évoluer en glaucome secondaire en cas de complication. L’atteinte peut être bilatérale ce qui traduit, en général, la présence d’une affection systémique.

Prédispositions raciales

Aucune.

Moyens diagnostic / examens complémentaires

Le diagnostic repose sur les éléments cliniques observés et l’origine peut être traumatique, infectieux, néoplasique ou associé à une pathologie générale.
Les origines infectieuses mises en évidence chez le chien peuvent être :

  • Virales : FeLV, FIV, PIF, Herpèsvirus
  • Protozoaires : Toxoplasma gondii
  • Bactériennes : Bartonella
  • Fungique : Cryptococcose, Coccidiose, Aspergillose, Blastomycose et Histoplasmose

Tout comme chez le chien, la détection de ces agents est rare et on conclue souvent à une étiologie idiopathique.

Traitement

Le traitement passe par la gestion de la maladie systémique infectieuse ou tumorale sous-jacente associé à l’application d’anti-inflammatoires stéroïdiens (ou non) par voie locale et/ou générale. Un traitement au long court peut être proposé afin de limiter le risque de glaucome secondaire. La Clindamycine est souvent préconisée en première intention de manière empirique.