L’entropion est une anomalie caractérisée par l’enroulement du bord libre de la paupière inversé vers l’intérieur. Il est souvent bilatéral. Il peut être associé (voir ectropion et races prédisposées) à l’ectropion primaire. Dans sa forme primaire isolée, il affecte le plus souvent le canthus latéral (inférieur ou dans son entier). Il peut aussi être secondaire : spastique, lié à la douleur et/ou aggravé par elle (comme dans les kératites post-herpétiques félines) ; lié à une anomalie de positionnement du globe (enophtalmie liée à la fonte de la graisse orbitaire), à une diminution de la taille de l’œil (phtisis bulbi) ; d’origine cicatricielle consécutivement à une plaie du bord libre palpébral. L’entropion sévère induit une irritation et une inflammation de la cornée et de la conjonctive (kératoconjonctivite, pigmentation cornéenne, ulcère cornéen), un blépharospasme (composante spastique douloureuse) et un écoulement séreux à purulent.

Chez le chien, l’entropion primaire peut s’exprimer après l’ouverture des paupières chez de très jeunes animaux (Bulldog Anglais, Chow Chow, Shar Pei) ou chez des sujets plus âgés (après l’âge de 6 mois : Retriever du Labrador, Rottweiler). L’ectropion inférieur lié à une fente palpébrale trop grande s’accompagne d’un entropion canthal nasal et latéral (certaines races canines des deuxième, sixième, septième et huitième groupes). L’entropion canthal latéral isolé est rencontré dans de nombreuses races canines (notamment à crâne large), l’entropion nasal inférieur peut fréquemment affecter les petites races canines du neuvième groupe.
Chez le chat, il est décrit chez le Persan et les races apparentées (nasal inférieur) et le Maine Coon (canthal latéral)

L’examen des paupières à distance permet de l’identifier. L’appréciation du blépharospasme douloureux fait appel à l’instillation d’un collyre anesthésique topique qui lèvera la composante spastique et permettra d’identifier ou non une anomalie physique de position des bords palpébraux.

En attendant la correction chirurgicale en principe définitive, la cornée est protégée à l’aide de lubrifiants oculaires. Des fils de traction ou des injections intra-palpébrales de viscoélastique pourront être utilisées chez de très jeunes sujets. De nombreuses techniques existent pour corriger l’entropion : le choix est fonction du morphotype de l’anomalie.
Un traitement antibiotique, anti-inflammatoire topique, analgésique si besoin et le port d’une collerette pour limiter les auto-traumatismes sont recommandés en postopératoire.
Les atteintes cornéennes associées (kératite ou ulcération) font spécifiquement l’objet d’un traitement antimicrobien et lubrifiant topique.