Le syndrome uvéo-dermatologique canin correspond au syndrome de Vogt-Koyanagi-Harada de l’Homme. C’est une maladie à médiation immunitaire à médiation cellulaire affectant spontanément l’uvée antérieure et postérieure, dirigée contre les mélanocytes. Elle affecte des chiens jeunes adules (âge moyen de 3 ans) de races dont certaines sont qualifiées de prédisposées. Une dépigmentation des jonctions cutanéo-muqueuses au niveau de la face (paupières, babines, planum nasal), des coussinets, du scrotum, s’accompagne d’une dermatite ulcéreuse et d’une poliose parfois extensive. Les signes cutanés sont en général postérieurs aux signes oculaires. Ces signes oculaires sont ceux d’une uvéite antérieure ou d’une panuvéite bilatérales, typiquement non symétriques, avec dépigmentation uvéale et décollement rétinien exsudatif ; une cataracte secondaire s’installe ; les synéchies postérieures, le glaucome induit conduisent à la buphtamie et la cécité.

Les races préférentiellement atteintes incluent des chiens du 5ème groupe (Akita Inu et Akita américain, Chow-Chow, Eurasier, Husky sibérien, Samoyède) et le Berger des Shetland. Des cas ont été rapportés chez le Basset Hound, le Berger anglais ancestral (Bobtail), le Berger australien,, le Bouvier bernois, le Fila brasileiro, le Fox terrier à poil dur, le Golden Retriever, le Saint Bernard, le Setter irlandais, le Shar Pei, le Teckel. Aucun déterminisme héréditaire n’est avéré

L’association des signes oculaires et cutanés décrits permet de suspecter la maladie. Le diagnostic de certitude est histologique (dermatite lichénoïde d’interface). Les signes nerveux observés chez l’Homme sont rarissimes chez le chien.

Le traitement fait appel à la corticothérapie orale à dose immunosuppressive et aux immunosuppresseurs qui permettent d’en réduire la posologie, donc les effets secondaires. L traitement topique est celui de l’uvéite. Le glaucome secondaire et la cécité sont de règle.