Uvéite phacoclastique

Présentation

L’uvéite phacoclastique correspond à une inflammation aigüe phaco-induite de l’uvée antérieure et intermédiaire, par rupture de la capsule antérieure du cristallin, avec libération dans l’humeur aqueuse de protéines cristalliniennes, au-delà du faible seuil de tolérance des lymphocytes T à ces dernières. L’uvéite induite est lympho-plasmocytaire, l’inflammation péri-lenticulaire également avant d’évoluer en phase chronique vers la fibroplasie, puis la formation de synéchies postérieures (dyscorie)et l’installation d’un glaucome secondaire. Une cataracte intumescente va alors évoluer rapidement et pourra aller jusqu’à la rupture de la cristalloïde équatoriale. Cliniquement, on met immédiatement en évidence un traumatisme cornéen perforant (qui cicatrise souvent en quelques jours), des signes d’uvéite antérieure/moyenne de gravité variable, un exsudat ou une hémorragie de chambre antérieure.

Prédispositions raciales

Aucune.

Techniques diagnostiques / examens complémentaires

Le diagnostic d’une uvéite phacoclastique repose sur les commémoratifs, les éléments cliniques et la présence d’une inflammation endoculaire aigüe (hyperhémie conjonctivale/épisclérale, œdème cornéen, effet Tyndall puis hypopion ou hyphéma). À ce stade, il peut être délicat de mettre en évidence la rupture capsulaire antérieure masquée par l’opacification de cornée et de chambre antérieure chez des patients que la douleur rend difficiles à examiner. Le recours à la sédation et à l’échographie sont souvent nécessaires pour établir le bilan lésionnel. Les animaux sont ne sont parfois examinés qu’au bout de quelques jours, avec des synéchies et il est illusoire de vouloir traiter chirurgicalement la cataracte traumatique intumescente au-delà d’une semaine après l’accident ; l’évolution glaucomateuse, puis vers le phtisis bulbi est de règle. Chez le chat, la libération massive de cristallines prédispose au développement différé de sarcomes oculaires post-traumatiques.

Traitement

Le traitement devra être mis en place précocement à l’aide d’anti-inflammatoires (stéroïdiens) en combinant les voies topique et générale (à dose immunosuppressive). L’extraction extracapsulaire du cristallin par phacoémulsification ou intracapsulaire si nécessaire est envisageable si on intervient immédiatement ou dans las jours qui suivent le traumatisme ; cependant, l’uvéite persiste des mois à bas-bruit et impose un pronostic réservé (complications hypertensives fréquentes). En cas d’intervention tardive, le glaucome secondaire installé peut conduire à opter pour l’énucléation.