Lacérations et traumatismes conjonctivaux

Présentation

Les lacérations et traumatismes de la conjonctive sont un motif de consultation régulier en médecine vétérinaire. Ils peuvent être consécutifs à des bagarres entre animaux avec griffures (en particulier de chat), morsures ou réception d’un choc, à un accident de la voie publique, à une chute ou à un contact avec un corps étranger.
Il s’ensuit une réaction conjonctivale avec une hyperhémie plus ou moins importante et un blépharospasme au moins en phase aiguë ainsi qu’un épiphora muqueux. En cas d’infection secondaire, l’épiphora devient muco-purulent en quelques jours.
On peut parfois observer une plaie dans le tissu conjonctival et les hémorragies sous-conjonctivales sont fréquentes. Elles peuvent être localisées ou en nappe autour de l’œil.
Des lésions ulcératives de la conjonctive peuvent apparaître à la suite d’un traumatisme ou de brûlure chimique par contact avec un agent irritant. La douleur est souvent importante en phase aiguë avec un blépharospasme marqué, une hyperhémie conjonctivale et un chémosis. Lorsque ces lésions ulcératives cicatrisent, il peut se former des adhérences avec les tissus adjacents (symblépharon) : la cornée, la conjonctive bulbaire ou palpébrale.

Prédispositions raciales

Aucune.

Moyens diagnostics / examens complémentaires

Un examen oculaire rapproché complet est nécessaire. Les signes cliniques présentés sont souvent communs à d’autres affections oculaires douloureuses.
La mesure de la pression intra-oculaire, la réalisation d’un test à la fluorescéine et d’un test de Schirmer sont nécessaires à l’évaluation globale. Les conjonctives doivent être inspectées minutieusement et il faudra éverser la membrane nictitante à la recherche d’un éventuel corps étranger.
En cas de traumatisme important avec hémorragies conjonctivales en nappe bilatérale et en l’absence de commémoratif orientant le diagnostic, la réalisation d’un bilan de coagulation est nécessaire pour exclure une coagulopathie ou un trouble de l’hémostase.

Traitement

Seules les lacérations conjonctivales de grande taille nécessitent une prise en charge chirurgicale avec réalisation de sutures car la conjonctive cicatrise rapidement spontanément.
Les lacérations de petite taille seront gérées par administration d’antibiotiques topiques durant quelques jours. Le cas particulier des lacérations de la membrane nictitante est abordé dans le chapitre correspondant.
Les soins de nettoyage oculaire biquotidiens sont nécessaires à l’élimination du maximum de matériel exogène et favorisent la cicatrisation. Les corps étrangers résiduels sont retirés à la pince sous anesthésie locale ou générale.
La douleur est gérée par administration d’anti-inflammatoires par voie générale.
Les hémorragies conjonctivales et sous-conjonctivales d’origine traumatique ne nécessitent pas de prise en charge particulière. Elles rétrocèdent spontanément en 7 à 10 jours.
Le débridement chirurgical d’adhérences est parfois nécessaire lors de symblépharon, en particulier lors d’atteinte cornéenne associée.