La conjonctivite lipogranulomateuse est une affection inflammatoire des glandes de Meibomius décrite chez le chat, à l’origine de nodules blanc-crème à jaunâtres de plus ou moins grande taille sur la face interne des paupières. L’atteinte peut être multifocale au sein d’une ou de plusieurs paupières. Elle est généralement bilatérale mais peut être unilatérale et les lésions sont plus importantes (plus de granulomes) sur la paupière supérieure que la paupière inférieure, dû à la présence en plus grand nombre de glandes de Meibomius sur la paupière supérieure.
Les granulomes inflammatoires sont vraisemblablement une réaction des tissus environnants à la rupture des glandes de Meibomius et représentent une forme de chalazion.
Il semble que les animaux dont les paupières sont faiblement pigmentées voire blanches soient prédisposés à l’affection et les UV auraient un impact sur le développement des lésions.
La conjonctivite lipogranulomateuse atteint des chats à partir de l’âge de 6 ans.
On note fréquemment un blépharospasme, un épiphora muco-purulent et une hyperhémie de la conjonctive palpébrale associés.
Dans certains cas, un carcinome épidermoïde a également été diagnostiqué, ce qui renforce la suspicion d’implication des UV dans le développement de cette conjonctivite.

L’affection ne concerne que l’espèce féline sans prédisposition raciale.

Le diagnostic est établi grâce aux observations cliniques et ne nécessite pas d’investigations supplémentaires.

Le traitement est chirurgical et consiste à pratiquer l’exérèse de tous les tissus granulomateux. La technique est similaire à celle employée pour traiter le distichiasis.
On pratique 2 incisions parallèles à la marge pupillaire sur une largeur de quelques millimètres afin de retirer une bande de tissu conjonctival et sous-conjonctival sur toute la longueur nécessaire. Le site n’est pas suturé et le traitement post-opératoire consiste à appliquer un antibiotique local à large spectre durant 7 à 10 jours.
Les résultats sont très bons avec une bonne gestion des signes cliniques et une absence de récidive.
Un traitement médical seul non associé à la chirurgie ne suffit pas à résoudre la situation.