Thélaziose

Présentation

La Thélaziose est une maladie parasitaire provoquée par les nématodes Thelazia callipaeda. Les parasites adultes se logent dans les culs-de-sacs conjonctivaux et parfois les canaux lacrymaux. Il s’agit de petits vers blanchâtres, ronds, mesurant de 13 à 17 mm selon le sexe.
C’est une maladie émergeante en Europe et particulièrement en France, en grande majorité dans les départements du quart sud-ouest (Dordogne et Gironde principalement). Il s’agit d’une possible zoonose puisque de nombreux cas de Thélaziose Humaine ont été décrits.
Le mode de transmission est vectoriel. L’hôte intermédiaire est une mouche Drosophile (Phortica variegata) qui se nourrit principalement de fruits et légumes mais également des sécrétions lacrymales de certains mammifères dont l’Homme. Seuls les Drosophiles mâles sont porteuses des larves de Thelazia qui infestent l’hôte définitif. Ils sont actifs d’avril à octobre.
Les larves L1 présentes dans les larmes sont ingérées par la mouche et s’y développent durant environ 2 semaines jusqu’à devenir des larves L3 infestantes qui sont inoculées dans le lac lacrymal et deviendront des adultes en 1 mois environ.
Cliniquement, la maladie se caractérise par une hyperhémie conjonctivale parfois importante accompagnée d’un épiphora séreux à séro-muqueux. Un blépharospasme peut également être présent. On observe plus rarement des signes de kératite ou des ulcères cornéens superficiels. L’atteinte peut être uni ou bilatérale en fonction de la présence des vers dans 1 ou les 2 yeux.

Prédispositions raciales

Aucune.
La maladie affecte en grande majorité les chiens. Les chats peuvent être atteints mais dans une bien moindre mesure.

Moyens diagnostics / examens complémentaires

Le diagnostic repose sur la mise en évidence des parasites adultes à la surface des conjonctives. Il est d’autant plus facile que les parasites sont nombreux et on peut parfois les observer simplement en écartant les paupières mais la localisation préférentielle est sur la face postérieure de la membrane nictitante. Dans ce cas le diagnostic est établi après éversion de la membrane sous anesthésie locale ou générale si l’animal est peu coopératif.

Traitement

Le traitement repose sur le retrait à la pince des parasites adultes et des larves des culs-de-sac conjonctivaux. L’intervention peut être pratiquée sous anesthésie locale ou générale. Un rinçage abondant avec du sérum physiologique est préconisé.

L’emploi d’anthelminthiques est par ailleurs nécessaire pour éliminer tous les parasites.
Plusieurs protocoles thérapeutiques existent. Les plus courants reposent dur l’administration de milbémycine oxime à une dose au moins égale à 0,5mg/kg 2 fois à 1 semaine d’intervalle ou l’administration unique en spot-on d’une combinaison de moxidectine à 2,5% et imidaclopride à 10%.
La prophylaxie est possible par administration de milbémycine oxime à 0,5mg/kg 1 fois/mois ou par injection de moxidectine à libération prolongée injectable en début de période d’activité des Drosophiles.