Conjonctivite chlamydienne
Présentation
La conjonctivite chlamydienne est une maladie provoquée par la présence de la bactérie Chlamydophila felis (parfois appelée Chlamydia felis). Il s’agit d’un germe gram négatif intracellulaire strict possédant un tropisme particulier pour les muqueuses conjonctivales et nasales et à bien moindre échelle pour la muqueuse pulmonaire.
Les 1ers signes cliniques oculaires surviennent après une durée d’incubation courte (de 2 à 5 jours). L’atteinte est initialement unilatérale et devient bilatérale généralement au bout de quelques jours. Un chémosis parfois très important pouvant empêcher la visualisation de la cornée, une hyperhémie conjonctivale et un épiphora séreux sont les signes cardinaux de l’infection aiguë. Ils peuvent s’accompagner d’une légère rhinite, de fièvre et d’une adénopathie sous-mandibulaire transitoires. Lors de portage chronique, le chémosis devient moins important, l’hyperhémie conjonctivale persiste et l’épiphora devient muco-purulent.
Il n’y a pas d’atteinte cornéenne lors d’infection par C. felis à moins d’une co-infection par le virus Herpès félin de type 1.
La conjonctivite à chlamydienne à C. felis est une maladie affectant les chats et dans la grande majorité les chatons. Les animaux d’élevage ou de collectivité sont particulièrement sensibles avant l’âge de 1 an et la primo-infection est rare chez les adultes de plus de 5 ans.
Il s’agit d’une maladie très contagieuse par contact direct ou par voie aéroportée.
Le risque zoonotique doit être considéré chez les personnes immunodéprimées.
Prédispositions raciales
L’affection ne concerne que l’espèce féline sans prédisposition raciale.
Moyens diagnostics / examens complémentaires
L’examen clinique oriente le diagnostic mais n’est pas spécifique car un diagnostic différentiel doit être fait avec l’infection par l’Herpès virus félin de type 1 en particulier.
La méthode diagnostique de choix repose sur la mise en évidence de la bactérie par PCR après réalisation d’un prélèvement de cellules conjonctivales par écouvillonnage.
Un prélèvement peut également être utilisé pour réaliser une cytologie après coloration afin de rechercher des inclusions basophiles à proximité du noyau dans le cytoplasme des cellules conjonctivales. Leur mise en évidence est possible quelques jours après le début de l’infection mais les inclusions sont souvent peu nombreuses et les faux négatifs sont fréquents.
Traitement et prévention
Le traitement de la conjonctivite chlamydienne est médical et consiste en l’administration d’antibiotiques par voie générale et locale.
Les Tétracyclines et en particulier la Doxycycline ont montré la meilleure efficacité contre les bactéries. La dose recommandée est de 10mg/Kg/jour en 1 prise mais on peut également l’administrer à la dose de 5mg/Kg 2 fois/jour en cas d’effets secondaires digestifs (vomissements et diarrhée). La durée de traitement recommandée est de 4 semaines afin de s’assurer de l’élimination de la bactérie de l’organisme, et le traitement doit être poursuivi au moins 10 jours après la résolution des signes cliniques.
Des durées de traitement plus courtes sont souvent à l’origine d’une résurgence de l’infection et des signes cliniques avec un portage chronique.
L’amoxicilline-acide clavulanique représente une alternative à la Doxycycline lorsqu’elle ne peut pas être prescrite.
Un traitement local avec du chloramphénicol ou de la chlortétracycline peut être prescrit en complément du traitement par voie générale.
La vaccination des animaux à risque d’exposition à la bactérie (en particulier en élevage et dans les chatteries) est recommandée en prévention.
Les locaux et le matériel des chatteries et des élevages devraient être désinfectés avec des détergents avant et après l’introduction d’un nouvel individu.