Corps étrangers cornéens

Présentation

L’animal est généralement présenté avec un blépharospasme et un épiphora parfois abondant d’abord séreux et devenant muco-purulent avec le temps.
La grande majorité des corps étrangers cornéens est d’origine végétale mais ils peuvent parfois être d’origine métallique ou plastique.
Il existe 3 situations cliniques :

  • Le corps étranger peut être en surface de la cornée voire légèrement enchâssé dans le stroma antérieur. En fonction de l’ancienneté de la lésion, une néovascularisation superficielle est présente.
  • Le corps étranger peut avoir pénétré plus profondément dans le stroma. La douleur est alors plus importante et des signes éventuels de kératomalacie peuvent être présents.
  • Le corps étranger peut perforer la cornée. Dans ce cas la douleur est intense, des signes plus ou moins prononcés d’uvéite antérieure (myosis, hypopion, hyphéma, effet Tyndall) sont associés, on peut parfois observer un bouchon de fibrine et une hypotonie oculaire si de l’humeur aqueuse a fuité par la brèche. Parfois le corps étranger peut atteindre le cristallin et créer une plaie dans la capsule antérieure. L’uvéite est alors très intense et une cataracte parfois complète (ou sous-capsulaire si la pénétration est faible) peut s’installer très rapidement (quelques jours à semaines)

Prédispositions raciales

Aucune.

Moyens diagnostic / examens complémentaires

Le diagnostic est principalement clinique à l’aide d’un biomicroscope.
La réalisation d’un test de Seidel est utile lors de suspicion de corps étranger perforant. Il consiste à instiller une goutte de fluorescéine et à observer la dilution de celle-ci par l’humeur aqueuse qui sort à travers la brèche cornéenne.
On pourra réaliser un prélèvement en vue d’isolement bactérien et fongique.

Traitement

Il consiste tout d’abord à extraire le corps étranger, sous anesthésie locale ou générale en fonction de sa profondeur et de la patience de l’animal
Ainsi l’extraction peut être effectuée avec une pince, une aiguille de 25G, un coton-tige ou du sérum physiologique s’il est superficiel. Pour les corps étrangers pénétrants ou perforants, une microchirurgie est nécessaire pour retirer le corps étranger avec selon les cas la réalisation de points cornéens, la fixation d’un biomatériau ou d’un lambeau conjonctival.
La pénétration dans le cristallin peut justifier une phacoémulsification en urgence.
Le traitement médical consiste en l’application d’un mydriatique cycloplégique pour gérer la douleur et limiter les éventuelles synéchies, et d’antibiotiques à large spectre par voie locale et générale (pour les cas profonds et perforants). L’uvéite antérieure est gérée avec des AINS par voie générale sur plusieurs semaines.